Depuis septembre 2017, j'ai été invitée à écrire ma page potagère dans le magazine Versailles +, en lien avec mon livre sur le Potager de Versailles, voici le dernier article :
C’est grâce à l’étourderie de Monsieur Bréziers, jardinier en chef de la société d’horticulture de Bruxelles vers 1850, que l’endive fut créée. En effet quand il découvrit ses chicorées qui ressemblaient à l’origine à de gros pissenlits, oubliées au fond de sa cave, il ne les reconnut pas : leurs feuilles avaient blanchi et s’étaient allongées, leur gout avait presque perdu leur amertume. Et tout le monde en raffola. C’est ainsi qu’il les nomma Witloof (feuille blanche en flamand). Plus tard on perfectionna cette technique dite d’« étiolement » qui consiste à priver la plante de lumière et forcer les feuilles à pousser en hauteur pour chercher la lumière. On ajoute à ce supplice celui de limiter leur espace vital en serrant les endives les unes contre les autres, les feuilles n’en étant que plus savoureuses. A l’’époque, on utilisait aussi les racines séchées et torréfiées comme boisson réconfortante, la chicorée remplaçait le café.
En effet, le semis ayant lieu en mai, la première étape consiste à les laisser pousser en pleine terre comme n’importe quelle salade. Puis, lorsque les racines pivotantes sont assez fortes, soit environ 170 jours après, on peut les couper à 3 cm au-dessus du collet. Une fois sèches, on les repiquera en novembre dans de la terre un peu humide ou bien dans des caissettes destinées à la cave ou encore dans des bacs couverts d’un tissu occultant. L’arrosage est très important comme la température tiède qui y règne. La cueillette ou « cassage « peut s’opérer alors au fur et à mesure de la repousse pendant tout l’hiver.
A présent, c’est toujours dans le Nord, où on les nomme « chicons », que leur culture prédomine, le Pas de Calais étant le premier exportateur mondial de cette salade aussi bonne crue, en salade que braisée ou en gratin. Certaines endives de couleur rouge, nommées Trévise ou Vérone sont très prisées chez nos voisins transalpins.
Hélas, l’agriculture hydroponique à fort rendement, c’est à dire hors sol, n’a plus grand-chose à voir avec celle qu’ont connue nos grands-parents.Heureusement, il existe encore une variété que l’on trouve, entre autres, au Potager du Roi qui répond au drôle de nom de « Barbes de Capucin » Poussée librement, même dans l’obscurité, elle garde ses feuilles tortueuses et éparses à l’image de leur origine botanique.
L’année 2019 sera donc une année à barbes.
Vivent les barbes et vivent les barbiers !
Si bon, Sichuan
A mon retour de ma résidence d’artiste en Chine, je cherchais une plante qui me rappelle mes découvertes, un carnet de croquis à la main, dans les marchés de la Chine rurale.
Quelle bonne surprise que de tomber en pleine récolte de poivre de Sichuan au beau milieu du Potager du Roi de Versailles !
Ses petites feuilles ou enveloppes rouges au pied de l’arbre sont une merveille pour les yeux et son parfum légèrement citronné envoutant mais attention … ses branches présentent de redoutables épines.
Il faut s’armer de patience et de bons gants pour la cueillette, merci aux bénévoles de l’association des amis du Potager ! En effet, elle consiste à séparer les petites feuilles et la graine noire toxique de son enveloppe rouge qui constitue l’épice. Contrairement à ce que son nom laisse supposer, le poivre du Sichuan ne fait pas partie de la famille des poivres mais celle des agrumes comme beaucoup de baies aromatiques. D’ailleurs sa saveur évoque aussi le citron vert, et fait partie du célèbre mélange des 5 épices, aussi prisé en Europe que dans la cuisine sichuanaise. Sa saveur est d’une puissance rare et il est conseillé de l’utiliser modérément car son picotement peut incommoder, à moins que le gouteur apprécie ses vertus analgésiques. En effet cet aromatique a la réputation d’un antidouleur lorsqu’il est infusé.
Il faut remonter au 13 ème siècle à Venise pour retrouver le poivre de Sichuan rapporté par Marco Polo de son voyage dans l’empire du Milieu.
L’arbre du Sichuan adapté à notre climat, se plante comme n’importe quel arbre fruitier, en ajoutant au fond du trou fumier ou engrais recouvert de terre, sans oublier de le tailler à l’âge de 3 ans, à la fois pour favoriser la lumière en son centre et donc sa productivité mais aussi se protéger de ces piquants acérés.
Ainsi le poivrier du Sichuan peut trouver parfaitement sa place dans une haie défensive, en espérant que les rôdeurs, attirés par son parfum, ne soient pas aussi de fins gourmets !
Bleu de Hongrie
Peut-être avez-vous déjà remarqué ce potiron insolite, loin de la flamboyante citrouille orange vif d’Etampes, ou de l’orangé plus doux de la Galeuse d’Eysines, ou encore du turban turc ou giraumont qui allie les 2 couleurs à la fois.
Le potiron bleu de Hongrie intrigue parce que sa forme est parfaitement classique pour un cucurbitacée, pesant 4 à 8 kilos, mais sa couleur est gris bleu assez pâle. C’est en l’ouvrant, qu’on s’aperçoit qu’elle est bel et bien citrouille car sa chair rayonne d’un beau jaune d’or.
C’est une coureuse aux longues lianes portant souvent 2 à 3 fruits. Cependant il se peut qu’avec les grandes chaleurs, elle ne produise que des fleurs mâles avec un pollen de moins bonne qualité au détriment des fleurs femelles que l’on reconnait par leur renflement à la base. Il se peut aussi que les abeilles ou autres insectes désertent votre jardin et n’aient pas joué leur rôle de pollinisateurs, faute de fleurs à proximité. Les aromatiques comme les sauges officinales sont idéales pour cela avec leurs épis de fleurs bleus qui durent tout l’été.
Sa chair est délicieuse, légèrement sucrée, elle s’associe très bien avec tous les plats y compris les desserts ou encore se déguste crue.
Comme toutes les cucurbitacées, on les sème après les gelées en poquet sur un sol riche, et il n’est pas rare que l’on en découvre un potiron au printemps sur un tas de compost, issu d’une graine égarée. Il apprécie les sites bien éclairés et il est recommandé de de lui fournir un paillis où asseoir ses rondeurs qui le préservera de toute humidité, source de pourrissement.
Mais le meilleur usage, pour les âmes d’artistes dont je fais partie, c’est en décoration dans votre intérieur où la température ambiante lui convient bien. Si le potiron de Hongrie est bien cueilli avec la tige la plus longue possible et non pas en arrachant le pédoncule, il peut se laisser admirer sur votre table basse toute une année, succès garanti !
Versailles + Novembre 2018

Fleur d’artichaut
L’artichaut comme son grand frère le cardon est un vivace, descendant des chardons sauvages, de la famille des astéracées. Il fait partie des légumes fleurs et peut atteindre 2 mètres de haut. Ses fleurs bleues, au milieu de leurs élégantes feuilles dentelées portées par de longues tiges ligneuses sont facilement repérables dans le potager quand … leurs têtes n’ont pas été dégustées pendant l’été. Autrement dit, il faut choisir entre la fleur ou le fond. Car le foin qui protège le fond d’artichaut n’est autre qu’une fleur qui n’a pas pu s’épanouir. Pour le consommer, il faut donc récolter la tête d’artichaut avant la floraison, quant aux feuilles, elles sont bonnes pendant toute la belle saison.
Il apprécie la terre enrichie de compost mais drainée et bien arrosée au cours de sa croissance. En hiver, craignant le froid, il est recommandé de le protéger dès les premiers frimas par un paillis et de lui ménager l’hiver une butte afin que son pied reste bien au sec.
Comme pour la tomate, c’est Catherine de Médicis qui emporta cette plante vivace méditerranéenne dans sa corbeille de mariage. Les carciofini sont d’ailleurs toujours très prisés en Italie.
En France, il se cultive soit dans le sud avec les petits artichauts Poivrade nommés aussi le violet ou le vert de Provence soit en Bretagne avec le « Camus de Bretagne » ou « le gros vert de Laon » qui résistent mieux au froid. Il est facile de le multiplier en prélevant un œilleton, que la plante mère essaime autour d’elle. Mais gare aux pucerons, ils en raffolent !
Au fait, saviez-vous que l’artichaut est le remède le plus simple et le moins onéreux pour se remettre d’une crise de foie ? et autrement plus savoureux que la camomille !
Versailles + Octobre 2018
Rouge framboise
Quel plaisir inégalé que de découvrir le petit cadeau de bienvenue que les framboisiers remontants nous offrent à notre retour de vacances ! En effet le plaisir est renouvelé pour ces arbustes généreux qui offrent une première fois leurs fruits en juin ou juillet puis de nouveau en septembre.
De quoi rendre aux enfants leurs mines réjouies, malgré la rentrée des classes, car comment résister à la gourmandise ? surtout que leur couleur rouge veloutée, qui contraste avec le vert profond de leur feuillage, est aussi un régal pour les yeux. Cependant les framboises peuvent être également jaunes comme celles dites « de Metz » ou encore pourpres. On peut les trouver à l’état sauvage dans les montagnes alpines ou vosgiennes
Mais les tiges épineuses de ces délicieux fruits rouges, nous rappellent toutefois qu’ils font partie des rosacées ou autres ronces des buissons envahissantes.
Mais les tiges épineuses de ces délicieux fruits rouges, nous rappellent toutefois qu’ils font partie des rosacées ou autres ronces des buissons envahissantes.
Quant aux framboisiers, ce sont des arbrisseaux qui demandent une taille l’hiver ou au début du printemps pour ne pas dépasser 80 cm de préférence. De plus, il est recommandé de couper les branches mortes et de palisser les canes entre 2 fils solides qui leurs permettent de les aérer et de laisser filtrer la lumière. Plus les framboisiers sont exposés au soleil, plus ils seront généreux, ils tolèrent toutefois la mi- ombre et surtout apprécient les sols riches.
Pour éviter que les adventices et en particulier l’herbe du goutteux ne leurs fassent trop de concurrence au pied, mieux vaut les pailler avant les beaux jours.
Saviez-vous que les feuilles de framboisiers peuvent être infusées ? Les retardataires qui auraient laisser passer les récoltes, pourront toujours se consoler par une tisane !
Rhubarbe exubérante
Pour les jardiniers occasionnels, la rhubarbe est une bénédiction car, ne demandant aucun soin, en mi ombre et terre fraiche, cette belle rustique vivace se développe chaque année abondamment.
Ces feuilles géantes peuvent atteindre jusqu’à 2 mètres d’envergure. Elles sont soutenues par leurs tiges ou pétioles rouge écarlate tirant sur le vert, et constituent un ensemble décoratif particulièrement beau en juin.
Rapportée d’Asie par Marco Polo où elle était utilisée en médecine chinoise, elle ne fut consommée en Europe qu’au XVIII ème siècle.
Aucun besoin de peler ses tiges, surtout au printemps, leur saveur acidulée se marie à merveille avec la fraise ou la banane dont elle est atténue l’acidité. En revanche leurs feuilles toxiques, riches en acide oxalique, sont un anti-puceron parfait, pour le paillage des arbres fruitiers. Au potager du Roi de Versailles, les pieds des vieux poiriers en sont parfois tapissés.
Quant à sa panicule de fleurs blanches, les avis sont partagés, certains la coupent aussitôt de peur qu’elle n’affaiblisse le pied, d’autres n’en ont cure.
Revenant d’une excursion dans le sud de l’Angleterre, j’ai été surprise par de hautes jarres en terre cuite, se dressant au milieu des parcelles de rhubarbe, quelle pouvait être leur utilité ? Les jardiniers britanniques m’ont alors assuré que les tiges poussant dessous, à l’abri de la lumière, à croissance ainsi forcées et devenues presque blanches, offrent une saveur d’une douceur incomparable.
Qui veut s’y essayer dans nos potagers hexagonaux ? pour ma part, j’avoue que j’aurais du mal à me priver de leur couleur éclatante, qui à elle seule, met l’eau à la bouche. Tant pis pour l’amertume….nos crumbles ou tartes auront tôt fait de la dissiper !
Versailles + Mai/Juin 2018
Exquises asperges
Blanches ou vertes, nous sommes comme Louis XIV qui en raffolait, c’est pourquoi La Quintinie son fidèle jardinier puis directeur des jardins fruitiers et potagers des Maisons royales à partir de 1670, développa toute son ingéniosité pour hâter leur production dès le mois de janvier. Pour réchauffer la terre, il faisait pousser les asperges sous cloches ou sous châssis de verre, le fumier provenant des écuries royales avait un rôle prépondérant . Au sein du Potager du Roi, le clos des asperges occupait une grande place, d’ailleurs très convoitée par le couvent voisin.
A l’heure actuelle, on les cultive toujours sur des buttes d’où les premières pointes émergent en début de printemps et se colorent en produisant de la chlorophylle au contact du soleil. On les extrait et les coupe avec une gouge, puis on les dépose dans un panier plat pour qu’elles ne se cassent pas. Ensuite, la plante produit un feuillage abondant et très doux, qui ressemble au feuillage fin de l’aneth et peuvent s’élever jusqu’à deux mètres, jusqu’en automne où elle jaunit avant de disparaître. La durée de vie des asperges est particulièrement longue pour un simple légume: neuf ans en moyenne. Plusieurs variétés existent: les limas, vertes ; les blanches Emma et les violettes Jack ma pourpre, sont aussi belles que délicieuses.
Les vertes ont l’avantage de ne pas nécessiter d’épluchage mais les puristes préfèrent les
blanches, quant aux violettes, elles sont rares donc réservées aux connaisseurs ou heureux voisins du Potager du Roi de Versailles.
Mais partout elles sont les reines parmi les primeurs !
L’ail pour les ours mais pas que
Avec ses longues feuilles lancéolées vert clair, l’ail des ours ressemble à s’y méprendre au muguet mais contrairement à ce dernier hautement toxique, il est très utilisé dans la médecine populaire comme antiseptique et stimulant général.
D’ailleurs les ours ne s’y trompent pas puisqu’ils s’en régalent à la sortie de leur hibernation.
Cette plante sauvage est une bulbeuse qui s’acclimate très bien dans les terrains frais et ombragés. Elle apprécie la terre bien drainée, légère et riche en humus et résiste au froid, époque ou les bulbes sont au repos.
On la trouve dans les sous-bois en grandes colonies où elle raffole de l’ombre. Au printemps, elles offrent un tapis de fleurs blanches. Au jardin, il n’est pas rare de découvrir ses jolies feuilles tapies sous un buisson ou une haie orientée au Nord. Si on veut les replanter au potager, il faut leurs préparer un petit toit, en branchettes par exemple, car elles craignent le soleil, afin que les fleurs s’épanouissent au mieux entre avril et mai, mais leurs feuilles se récoltent dès le mois de mars.
On reconnait l’ail des ours à leur odeur qui repousse les parasites, sa saveur rappelle l’ail en plus doux.
Très prisée par les cuisiniers, l’ail des ours fait un tabac dans les meilleurs restaurants car elle n’a pas son pareil pour le pesto, appelé le pesto des sous-bois. Mais également crues et ciselées elles agrémentent les salades.
Alors, promenons-nous tous dans les bois !
Versailles+ Mars 2018
Les petits costauds de Bruxelles
Quand
les intempéries d’hiver chassent les jardiniers du potager, il reste toujours
les choux à récolter car la plupart d’entre eux ne craignent pas le gel. Mais parmi
les plus résistants d’entre on distingue les choux de Bruxelles. Ils gagnent
même en saveur, leur gout en est plus sucré.
De plus, sous la neige, ils sont aussi décoratifs que des corbeilles de
pierre sculptées évoquant des jeunes palmiers. On
découvre leurs petites pommes vertes à l’aisselle des feuilles dont les tiges peuvent
monter jusqu’à 1m au-dessus du sol pour épanouir leurs feuilles en rosette joliment
recourbées. Ils sont un régal pour les yeux, même si les doigts qui les
cueillent sont engourdis par le froid. Au fil des semaines, la tige du chou va
se développer, les plus belles « pommes » sont en bas tandis
que celles du haut continuent leur croissance.
On peut ainsi se servir au fur et à mesure de ses besoins.Semés
en avril ou mai, ils sont repiqués ensuite et comme ils mettent 6 mois à
pousser, carottes ou salades poussent souvent à leurs pieds en attendant. On
peut aussi les butter comme les pommes de terre.Ils donnent des fruits de
novembre à Avril. Enfin les choux de Bruxelles ne sont pas exigeants, un sol
pauvre leur suffit. Une fois dans la cuisine, après avoir raccourci leur
trognon, juste ce qu'il faut pour que les feuilles ne se détachent pas, je vous mets au défi de faire oublier les mauvais souvenirs
de cantine. En les tranchant en 2, faites les sauter à la poêle, le résultat
est exquis et ils réjouiront les papilles de toute les générations.
Oui, merci aux jardiniers de Saint Gilles à coté
de Bruxelles, qui, au
XVIII ème siècle ont créé pour
nous ce nouvel hybride de chou, quel joli cadeau !
Versailles + Fevrier 2018

Le réveil du Panais
Pendant l’antiquité, on ne
faisait pas la différence entre la carotte et le panais qui n’ont pourtant ni
le même gout ni la même couleur. Il faudra attendre Monsieur Linné pour
découvrir dans son encyclopédie que ces deux légumes n’ont en commun que leur longue racine,
charnue et jaune pale chez le panais, elle est aussi
beaucoup plus nutritive et
au gout plus subtil !
En France où on lui a
longtemps préféré la pomme de terre, il
n’y avait guère que les lapins pour apprécier son fourrage alors qu’en
Angleterre , il n’a jamais cessé de plaire autant pour sa saveur que pour son
coté rustique. En effet il s’accommode très bien des hivers océaniques ainsi
que des climats rigoureux du Nord de l’Europe , le gel lui donnant un petit
gout sucré. Il peut aussi se conserver longtemps dans une caisse de sable à la
cave.
Facile à cultiver car , contrairement
à sa cousine, le panais n’a presque pas d’ennemis
, en tous cas chez les insectes , et il n’est pas ennuyé par la mouche des
racines. Peut-être à cause de son gout prononcé ?
Toutes ses qualités font de
lui un hôte très apprécié dans nos potagers particulièrement dans les sols riches et humifères , mais il faut être
patient car sa germination est lente, à moins de le recouvrir d’un voile
d’hivernage.
Son feuillage peut atteindre
1, 50 m et l’été , il offre au regard de magnifiques ombelles jaune safran. La variété la plus facile à trouver se nomme le demi-long de
Guernesey, justement à mi-chemin entre la France et le Royaume-Uni.
Enfin en cuisine, certains
chefs créatifs associent le panais aux mets les
plus fins auxquels ils ajoutent une note vive et originale. Quant aux familles
, elles le savourent dans les pots au feu,
en purées ou encore crus, râpés à
l’instar les céleris raves.
Comme leur exceptionnelle richesse en minéraux en font des racine de jouvence, commençons l’année avec de
bons panais !
Versailles + janvier 2018
Versailles + janvier 2018

Oh les belles blettes !
S’il est un légume-feuille qui ne passe pas inaperçu dans le potager, c’est bien la blette ou blette, dite encore poirée !
De la même famille que les betteraves, les feuilles se ressemblent à s’y méprendre mais leurs racines ne sont pas comestibles. En fait, la betterave est une blette améliorée à la Renaissance par des cultivateurs italiens. Elle se répand ensuite dans tout le Nord de la France, en Belgique et en Allemagne car elle est apprécie les sols profonds et humides. Bien de chez nous donc, malgré ses couleurs flamboyantes qu’on imagine volontiers dans un ailleurs exotique !
Bisannuelles, elles sont plantées au printemps en pleine terre ou en automne sous abris. Curieusement plus la tige est fine, plus elle est résistante alors que la Blanche Bressane, à la tige (ou carde) blanche et très large résiste moins bien aux frimas. Autrement dit, ne pas se fier aux apparences car c’est la plus costaude qui a besoin d’être bichonnée et non pas l’inverse.
Leur pied, d’une hauteur de 30 à 20 cm, soutient une abondance de magnifiques feuilles gaufrées. Leurs coloris sont spectaculaires, allant du vert profond aux pourpres pour leurs feuilles avec des tiges blanches, jaunes ou écarlates en passant par toute la gamme des jaunes-orangés. Les blettes trouvent ainsi toute leur place dans les plates-bandes des jardins prestigieux comme celui de Villandry, mais n’apparaissent que trop timidement dans nos assiettes, contrairement à nos voisins transalpins qui en raffolent toute l’année et en particulier l’hiver.
Des amateurs au marché me soutiennent que les blettes sont plus gouteuses sautées quant aux tiges, elles se tronçonnent finement pour agrémenter les viandes ou même les pâtes. Les gratins de côtes de bettes avec leur arrière-gout amer un rien filandreuses ne sont plus qu’un lointain souvenir d’enfance. Plus douces au gout, elles remplacent désormais agréablement les épinards et leur note verte dans nos plats d’hiver, est appréciable.
Vraiment, se priver d’une poirée au potager comme à la cuisine, serait trop bette !
Versailles + décembre 2017
Citrouille ou potiron ?
La
récompense des jardiniers quand l’automne pointe son nez, c’est bien la récolte
des courges, autrement dites les cucurbitacées qui ornent nos potagers et nous
rappellent les contes de notre enfance.
Oui
mais …depuis Cendrillon, les citrouilles se sont démultipliées grâce à leur
étonnante variabilité génétique. Il en existe plus de 1000 variétés. Et la tête
nous tourne lorsqu’il s’agit d’en choisir une.
Mais
en tant qu’artiste, c’est la « one too many » qui emporte mon
suffrage .Nommée bizarrement « une de trop » par les américains
, je dirais plutôt , trop jolie ! Impeccablement blanche toute veinée
d’orange comme brodée minutieusement au fil d’or avec quelque nuance gris vert
pour relever le tout, elle est d’un raffinement extrême ! Sa chair jaune est
épaisse et ferme, parfaite en gratin ou en soufflé.
Au
fait, citrouille ou potiron ? question de pédoncule vous diront les
spécialistes mais aussi de texture car la citrouille est plus filandreuse alors
que la chair du potiron est plus douce et sucrée. La citrouille, plus décorative,
fait partie des cucurbita pepo ou courge des jardins comme le pâtisson et la courgette alors que le potiron fait
partie des cucurbita maxima.
Autrement
dit la citrouille régale davantage les yeux tandis que le potimarron enchante les
papilles. La « one too many » fait partie des potirons par sa saveur
unique mais demeure aussi jolie qu’une citrouille. Et comme tout est bon chez
les cucurbitacées, les graines grillées sont aussi parfaites pour l’apéritif.
Cendrillon
n’a pas perdu au change, une belle citrouille vaut bien un carrosse !
Versailles + novembre 2017
Versailles + novembre 2017
Petit prodige au pays des tomates : la Green Zébra
Connaissez-vous la green zébra ?
sa couleur vert tendre avec de belles marbrures en fait une curiosité sur les
étals ou dans les potagers en fin d’été. Rien à voir avec les tomates vertes,
qui faute de soleil n’arriveraient pas à maturité et dont certains font des
confitures !
Pas anciennenon plus, elle
est la trouvaille en 1983 d’un génial inventeur nommé Tom Wagner vivant
aux USA. Il peut revendiquer au moins 12000 souches de tomates. Génial et
généreux, Tom a toujours refusé d’en faire des brevets à commercialiser auprès
des semenciers. Il a préféré garder son indépendance et surtout les vendre directement
aux jardiniers leurs permettant de les reproduire librement puisqu’il ne s’agit
pas d’un hybride et d’agrandir ainsi notre patrimoine botanique.
La green Zébra se déguste
verte, très prisée pour son gout acidulé, forte en mâche, autrement dit,
délicieuse à mâcher car légèrement fondante.
Comme ses sœurs, elle prend
son temps pour mûrir surtout dans les régions au Nord de la Loire comme celle
de Versailles et ses tiges parfois tentaculaires ont besoin d’un tuteur. En
forme de tipis, ou palissées sur des bambous, elles s’entortilleront sur de toutes
les formes de support. Leurs verticales régaleront l’œil des amateurs de
potagers .
Versailles + octobre 2017